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Critique : The Amazing Spider-man

18.11.2012

Critique : The Amazing Spider-man

Permalien 19:46:00 par iGREKKESS, Catégories: Cinéma , Tags: , ,

Ce week-end, j'ai eu l'occasion de voir le nouveau Spider-man, fraîchement sorti en DVD et Blu-ray, plus tôt que prévu (je ne pensais le voir que d'ici 10 ans, par erreur), suite à plusieurs avis positifs entendus au boulot, de personnes ayant même préféré ce film à ceux de la trilogie Sam Raimi.
Un visionnage précipité donc, motivé par le besoin de m'assurer que je ne passais finalement pas à côté de quelque chose, ayant boycotté ce film qui m'apparaissait comme un "reboot cheap" pour faire du fric (ce qu'il est, quoiqu'il en soit), juste 10 ans après le début de la précédente adaptation sur grand écran...

Une affiche ambigüe : film d'animation ou film live ?

Par principe, l'éviction de Raimi (qui venait enfin de convaincre Tobey Maguire de réendosser le rôle), et de toute l'équipe derrière les trois premiers Spider-man, pour des histoires de budget, en plus de l'annonce d'un reboot, plutôt qu'une tentative de poursuivre le travaille commencé, me déplaisaient au plus haut point, et ce ne sont pas les premières images qui m'ont rassuré.
C'est certes dur de tenter de faire du neuf, si tôt, après le passage d'une trilogie particulièrement appréciée du public, de raconter en partie la même histoire, avec de nouveaux acteurs, tandis qu'on s'est attaché aux précédents ; un manque d'objectivité peut se faire sentir, mais le fait de disposer d'un référentiel présente un intérêt, justement pour comparer de façon relativement équitable.


Le résultat est sans appel, en tout cas me concernant : c'est dans l'ensemble nettement moins bon, je me suis même un peu fait chier sur le dernier tiers.

...

Tout d'abord, par rapport à cette histoire d'adaptation "plus fidèle", si je n'ai pas la prétention de vraiment bien m'y connaître en comics ou en Spider-man, j'ai quand même eu l'occasion de lire quelques histoires (époque Strange), et surtout de voir l'adaptation animée qui passait dans les années 90, sur TF1 ; une adaptation qui m'a semblé plutôt bonne, du moins vis-à-vis de l'idée que j'avais de la franchise ;  certains épisodes, comme ceux autour de la création de Venom, m'ont clairement marqué.
D'une certaine façon, la première adaptation au cinéma m'a plu pour ça, parce qu'elle était assez proche de l'animé, proposant un Peter Parker assez mature et complexe, une Mary-Jane omniprésente, et des méchants subtiles, proches du héros. Bien qu'elle prenne naturellement quelques libertés, notamment celle par rapport à la source des jets de toile, devenue intracutanée, qui m'a paru vraiment bienvenue (notamment pour tout l'aspect psychologique du second film), on ne peut pas dire qu'on ait été trompé sur la marchandise.


Maintenant, dans le cas de The Amazing Spider-man, annoncé comme plus fidèle, en dehors des jets de toile qui sont de nouveau issus de gadgets (qui s'allument en rouge à chaque jet, la classe), et la première romance qui repose autour du personnage de Gwen Stacy, je cherche encore en quoi cette adaptation est vraiment plus fidèle, et surtout en quoi ça améliore le tout ; et à côté de ça, les parents de Peter ne sont pas décédés comme ils devraient.

Spider-cochon ?

Dans l'ensemble, le film m'a semblé trop "vert", ciblant un public plus jeune, empruntant aux séries pour teenagers, là où la précédente trilogie se destinait à un public familial.
Ainsi, on retrouve un Spider-man branleur, qui amuse la galerie et se la pète, se baladant constamment avec son portable et son sac à dos, et la moitié du temps le visage découvert ; j'étais même surpris qu'il n'écoute pas son iPod sous son masque !

  • Non content d'être sur-équipé comme Batman, il se voit pourvu d'une force extrême, parvenant, à l'instar de Superman, à casser toutes sortes de choses s'il ne fait pas gaffe, voire à tordre un poteau de football américain, avec une balle.
  • Le méchant devient la pire crapule qui soit, sans la moindre raison (c'est le jour et la nuit, juste après une injection), mais regagne sa dignité juste parce qu'il fait une bonne action à la fin.
  • Tout le monde se retrouve lié à la société Oscorp, en même pas 20 minutes chrono, de la façon la plus improbable qui soit.
  • L'oncle Ben se fait descendre pour un paquet de binouses, alors qu'il cherchait Peter, qui achetait du lait.
  • Flash passe de la brute sans cervelle détestable, au pote attentionné (limite amoureux), par simple empathie.
  • Peter Parker tombe sur un énorme reptile qui terrorise la ville, pour la première fois, et n'a même pas la moindre appréhension (après tout, il doit en croiser tous les jours), il doit juste aider les gens.
  • Même absence d'appréhension de sa part, et celle d'un autre personnage, lorsqu'il se retrouve avec 3 énormes griffures sur le torses ; ouais, ça c'est du mec virile, Martin Riggs peut aller se cacher !
  • La véritable identité de Spider-man est révélée "juste" à trois personnages principaux, de façons les plus banales qui soient.
  • S'il sauve la ville (désolé pour le spoil, mais en avez-vous douté ?), c'est grâce à un grutier, dont il a sauvé le fils ; c'est beau l'Amérique !

En bref, le tout est archi manichéen et manque cruellement de subtilité.

Côté distribution, celle-ci est en partie plus jeune, et peine à être crédible, à commencer par le héros, qui vient tout juste de quitter ses couches, et qui fait la pige à un scientifique à la pointe de la société Oscorp ! Que Peter Parker paraisse plus jeune ne serait pas un gros problème en soit, si tous ses rapports aux autres personnages, n'étaient pas assez bancals : Gwen Stacy paraît bien plus mature, aussi bien physiquement, que dans sa situation scolaire et en société, faisant passer Peter pour un crétin juvénile juste bon à prendre des photos de bastons dans la cour de récrée. Elle peine aussi à convaincre dans sa relation avec son père.
Quant à Tante May, incarnée par Sally Field, la seule tête d'affiche avec Emma Stone (Gwen), et l'oncle Ben, ils sont aussi plus jeunes, et sont bien plus sur le dos de leur neveu, l'infantilisant d'avantage ; ils sont plus chiants, que bienveillants, à l'instar des parents dans les séries sus-citées, et de ce fait moins attachants.

Dans MIB, J lui collerait une balle dans le crâne probablement...

Côté mise en scène, presque laborieuse à certains moments, c'est comme le reste, sans subtilité et sans la moindre talent d'écriture ou de direction ; Marc Webb (choisi pour son nom ?), dont c'est le second long métrage, se contente du minimum. Il suffit de voir comment on amène le choix de devenir un justicier, et la création du costume, ou encore la révélation du secret auprès des trois personnages principaux ; ça manque tellement d'intelligence et de génie dramatique, que c'en est navrant ! Certains passages clés font purement office de non-évènement, tuant dans l'oeuf l'excitation potentielle du spectateur vis-à-vis de certains grands moments qu'il aurait anticipé !
Oubliez le grand moment dans le second opus de Sam Raimi où Mary-Jane découvre l'identité de Spider-man, ou encore quand les passagers du train sauvent Peter et le défendent contre Octopus, ici on se contente d'une confession sur un balcon pour expliquer 2 vilains bleus, et de tourner 5 grues dans la bonne direction...


On  frôle aussi la niaiserie à certains moments, notamment à cause d'une bande son stéréotypée séries teenagers, appuyant un peu trop le récit initiatique.

La bande son, signée James Horner (Avatar, Titanic, Bravehart), ne restera d'ailleurs pas dans les annales, ne dégageant aucun thème fort, en plus d'être trop classique et banale ;  c'est une composition assez peu inspirée. Je n'ai même pas été surpris de lire le nom du compositeur dans le générique de fin, ayant à plusieurs reprises remarqué des similitudes notables avec la bande son d'Avatar, qui rappelait déjà souvent celles de Titanic, de Willow, et surtout de Stalingrad.
Si le recyclage n'est pas nouveau (les similitudes, en leur temps, entre le thème de Star Wars, et celui de Superman, n'auront échappé à personne, de même plus récemment entre les bandes son de The Dark Knight et d'Inception), James Horner semble tout de même devenu sacrément feignant, et ce n'est pas le visionnage récent d'Apocalytpo qui me contredira... Je ne suis en tout cas pas le seul que ça a frappé.


Alors que reste-t-il à ce nouveau Spider-man ?

Des effets spéciaux finalement meilleurs que ce que je craignais, de belles scènes d'action et de castagne, quelques idées intéressantes, comme le réseau de toiles faisant office sonar, la vue à la première personne (pour la 3D) sympathique bien qu'anecdotique en 2D, un ennemi inédit relativement réussi et charismatique, la jolie Emma Stone qui illumine l'écran, et un film divertissant malgré tout.


En conclusion, même si ce n'est pas un mauvais film dans le fond, je ne crois pas avoir loupé grand chose, et je n'irai clairement pas voir la suite au cinéma. Ce qui me laisse plus perplexe, c'est qu'on puisse préférer cette nouvelle adaptation (en tant qu'adulte), et qu'on puisse trouver qu'elle est "plus proche des comics"... :o
Dans le cas où ce film aurait été la première adaptation de la franchise au cinéma, on aurait pu dire qu'elle est plutôt bonne, que c'était même encourageant, bien qu'elle touche un public probablement moins large que l'autre. Le problème, c'est que ce n'est pas le cas, et qu'elle peine à faire oublier la précédente ; la bonne nouvelle, c'est que les gens semblent avoir la mémoire courte !

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2 commentaires

Commentaire de: Melkiok [Visiteur]
MelkiokPourtant Marc Webb fait un travail épatant dans The Social Network...
10.02.2013 @ 09:28
Commentaire de: iGREKKESS [Membre] Email
iGREKKESSPeut-être est-il plus à l'aise sur d'autres genres ; entre Social Network et Spider-Man, c'est un grand écart, surtout avec si peu d'expérience en tant que réalisateur...
L'entourage peut jouer aussi j'imagine, les plus grands ont tendance à travailler toujours avec les mêmes personnes, donc s'il ne s'est pas encore constitué de bons contacts, c'est une explication possible ; pour sûr, il n'était pas bien entouré pour ce qui est de l'écriture !

Edit :
après vérification, en fait Marc Webb n'a aucun lien avec The Social Network. Confusion avec l'acteur Andrew Gaefield, qui lui apparaît dans ces deux films ?
10.02.2013 @ 16:53
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